Nouvelle-Zélande Le nouvel or blanc
La production de lait de brebis connaît un véritable essor, en réponse à la demande asiatique.
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Les chercheurs néo-zélandais s’intéressent aux brebis laitières depuis les années 1970. Les premières tentatives de commercialisation, entreprises dans les années 1990, étaient timides et souvent vouées à l’échec. Depuis trois ans, sous la poussée d’une forte demande asiatique, essentiellement chinoise, la production fait de plus en plus d’émules. On recense aujourd’hui une quinzaine de producteurs. Les trois plus gros cheptels comptabilisent respectivement 16 000, 5 000 et 4 000 brebis, de race frisonne principalement. Les autres troupeaux sont de taille plus modeste. « Selon nos estimations, chaque année, cinq nouvelles fermes devraient s’engager dans cette activité et notre cheptel national s’accroître de 3 000 brebis », explique Craig Prichard, chercheur à l’université de Massey.
Brebis lacaune
Dans un pays confronté à la perte de vitesse de ses principaux secteurs agricoles (le cheptel de brebis viande a diminué de 30 % en dix ans et la production de lait de vache n’est plus si florissante), certains voient déjà le lait de brebis comme un nouvel eldorado. Les investisseurs chinois ne s’y trompent pas, et ils sont déjà plusieurs à avoir investi dans des outils de transformation.
En 2017, quelque 8 000 doses de semences lacaune ont été achetées par Maui Milk (l’une des trois entreprises exportatrices du secteur) aux deux entreprises de sélection françaises, Ovi Test et Confédération de Roquefort. L’objectif est de créer, par croisement, une brebis adaptée aux conditions d’élevage néo-zélandaises. La présence du directeur de l’Upra lacaune, en tant qu’invité d’honneur de la troisième conférence nationale du lait de brebis, cette année en Nouvelle-Zélande, prouve l’intérêt que ce pays porte à notre génétique et à nos savoir-faire.
Valérie ScarlakensPour accéder à l'ensembles nos offres :